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  le blog bertysblog

Frederick Delius, le bicentenaire oublié

4 Mars 2012, 12:59pm

Publié par Berty

Frederick Delius est né le 29 janvier 1862 à Bradford en Angleterre.

Son père, riche industriel d’origine allemande et amateur de musique, lui fait apprendre le piano et le violon et, à 13 ans, l’emmène assister à une représentation de Lohengrin au Covent Garden à Londres. C’est une révélation ! Il fait ses études au Collège International de Isleworth, puis intègre l’entreprise familiale.

En 1884, à sa demande, son père lui confie la direction de leur plantation d’orangers à Solano Grove, au bord de la rivière St Johns, au sud de Jacksonville en Floride. C’est à Jacksonville qu’il fait la connaissance d’un musicien originaire de New York, Thomas F. Ward, qui devient son professeur. (Pour l’anecdote : la petite maison qu’occupait Delius a été intégré au campus de l’université de Jacksonville en 1961).
Son peu de dispositions pour la culture des oranges le conduit alors à changer de carrière. Il s’installe à Danville (Virginie) où il devient alors (1885-1886) professeur de musique au Roanoke Female College avant d’obtenir de son père l’autorisation d’aller étudier la musique au Conservatoire de Leipzig. Là, il aura, entre autres, pour professeur le compositeur Carl Reinecke (1824-1910) et fera la connaissance d’Edvard Grieg avec lequel il se liera d’amitié.

 


 

C’est d’ailleurs grâce à l’intervention de Grieg auprès de son père que Delius peut s’installer à Paris en 1888. Il est rapidement adopté par le cercle artistique de la capitale et s’y fait des amis parmi lesquels Paul Gauguin (auquel il achètera des oeuvres), Edvard Munch (qui peindra un portrait de Delius à Wiesbaden en 1922) et August Strindberg (qui lui présentera Bjornstjerne Bjornson - prix Nobel de littérature en 1903 - dont Delius mettra plusieurs poèmes en musique).

 


 

Durant ses premières années parisiennes, Delius compose de nombreuses mélodies, une suite pour violon et orchestre (1888), “Légende pour violon et orchestre“ (1895), un concerto pour piano en do mineur (1897), des oeuvres symphoniques (Trois petits poèmes symphoniques - Summer Evening, Winter Night, Spring Morning - en1890, Paa Vidderne (Sur les cimes), poème symphonique d’après Ibsen en 1890-92, Over the hills and far away. Fantasy Overture en 1895-97, Appalachia, american rhapsody pour orchestre en 1896…) et deux opéras (Irmelin en 1893 et The Magic Fountain en 1893).

 


 

En 1896, il rencontre une jeune femme peintre Jelka Rosen (qu’il épousera en 1903) et, l’année suivante, il s’installe définitivement à Grez-sur-Loing près de Nemours, un village bien connu des peintres (Corot avait ouvert la voie) et des artistes en général (Robert Louis Stevenson y avait rencontré sa future épouse, Strindberg y avait séjourné avec la sienne).

 


 

En 1889, il organise un unique concert en Angleterre où il est alors totalement inconnu. En 1901, il compose l’une de ses oeuvres les plus connues, l’opéra “The village Romeo and Juliet“.

 


 

En 1907, Thomas Beecham, le célèbre chef d’orchestre, s’intéresse à l’oeuvre de Delius et la dirige un peu partout en Europe. Durant la guerre, Delius retourne vivre en Angleterre, puis rentre à Grez-sur-Loing.
Malheureusement, les effets d’une syphilis contractée dans sa jeunesse le handicapent de plus en plus jusqu’à le laisser aveugle et à moitié paralysé.

En 1928, Eric Fenby, un jeune anglais passionné par sa musique, lui offre de devenir son secrétaire et Delius peut lui dicter ses dernières oeuvres.
En 1929, Sir Thomas Beecham organise un Festival Delius auquel le compositeur participera. Il est, dès lors, considéré comme l’un des grands compositeurs anglais et nombreux sont ceux qui viennent lui rendre visite, entre autres Elgar. Il est nommé “Companion of honour“, titre qui récompense d’éminents service rendu à la nation !

 

 

 

Il décède le 10 juin 1934 dans sa maison de Grez-sur-Loing et, comme il ne peut être enterré dans son jardin comme il le souhaitait, ses cendres sont transférées à Limpsfield dans le Surrey (où sera également enterré Sir Thomas Beecham).

 


 


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