Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
  le blog bertysblog

Sir Charles Villiers Stanford

9 Février 2012, 11:41am

Publié par Berty

Charles Villiers Stanford est né le 30 septembre 1852 à Dublin. Ses parents pratiquent la musique, en amateurs certes, mais à haut niveau : son père, violoncelliste et chanteur, chante le rôle titre lors de la première irlandaise d’Elias de Mendelssohn, sa mère, pianiste, se produit en soliste lors de concerts à Dublin.

C’est donc très jeune qu’il commence sa formation musicale dans une école privée de Dublin : il y étudie le piano, le violon, l’orgue et la composition ! L’un de ses professeurs, sa marraine Elizabeth Meeke, lui fait déchiffrer chaque jour, à la fin de sa leçon, un mazurka de Chopin. Il déclarera quelques années plus tard, qu’à ce régime-là, et avant ses douze ans, il avait joué toutes les 52 mazurkas et acquis une réelle facilité à déchiffrer toutes les partitions à la portée de ses doigts.
Il n’a que 8 ans lorsqu’il compose sa première “oeuvre“, une marche qui sera jouée trois ans plus tard au cours d’une représentation théâtrale au Théâtre Royal de Dublin.
A 9 ans, il donne son premier récital de piano, interprétant des oeuvres de Beethoven, Haendel, Mendelssohn, Moscheles, Mozart et Bach.
En 1862, ses parents l’envoient passer l’été à Londres, chez son oncle maternel. Durant son séjour, il travaille la composition avec Arthur O’Leary et le piano avec Ernst Pauer, professeur à la Royal Academy of Music.
Lors d’un second séjour à Londres, deux ans plus tard, il fera la connaissance du compositeur Arthur Sullivan.
Dans ces années-là, Dublin connaît une riche vie musicale et Stanford peut y voir et entendre quelques uns des interprètes majeurs de cette époque : Joseph Joachim, Henri Vieuxtemps, Adelina Patti… L’ Italian Opera Company de Londres y donne chaque année des représentations, lui permettant ainsi de découvrir l’opéra.

Son père souhaitant le voir poursuivre des études “sérieuses“, il intègre le Trinity Hall puis le Queen’s College de Cambridge. Durant cette période, il continue de composer de la musique vocale, un concerto pour piano, une musique de scène pour la pièce de théâtre “A Spanish Student“… Il se produit en soliste d’un concert de la Cambridge University Musical Society dont il devient membre et chef d’orchestre assistant, puis chef de chœur en 1873.
Cette même année, il se rend pour la première fois sur le continent pour assister à un festival Schumann à Bonn où il rencontre Joseph Joachim et Brahms. Son voyage de retour le fait passer par la Suisse et Paris où il assiste à une représentation du “Prophète“ de Meyerbeer.
A son retour à Cambridge, il se voit offrir le poste d’organiste au Trinity College. Il accepte à condition de pouvoir faire, chaque année, un séjour d’étude en Allemagne. C’est au cours de l’un de ces séjours, à Leipzig durant l’été 1874, qu’il a l’occasion de travailler avec Carl Reinecke. L’occasion se répétera l’année suivante, mais ces deux séjours laissent Stanford insatisfait. Il sera plus enthousiaste à l’issue d’un séjour à Berlin auprès de Friedrich Kiel avec lequel il affirmera avoir appris plus en trois mois qu’en trois ans avec tous ses autres professeurs.

De retour à Cambridge, et tout en assurant ses fonctions de chef d’orchestre titulaire de la Cambridge University Musical Society, il se consacre essentiellement à la composition. En 1875, il remporte le second prix d’un concours consacré aux symphonies de compositeurs anglais avec sa Première Symphonie et dirige la première exécution de son oratorio “The Resurrection“.
Dans les années qui suivent, il travaille à son premier opéra “The Veiled Prophet“ (créé le 6 février 1881 au Hoftheater de Hannovre). Deux autres, “Savonarola“ (Hambourg 1884) et “The Canterbury Pilgrims“ (Drury Lane 1884) suivront rapidement.
En 1883, il est nommé professeur de composition (il aura pour étudiants, entre autres, Holst et Vaughan Williams) et directeur de l’orchestre du Royal College of Music. Il attache une grande importance à ces orchestres d’étudiants qui, à ses yeux, ont deux fonctions primordiales : former à la discipline d’orchestre les futurs musiciens (il avait été frappé par le contraste entre les orchestres allemands - de grande qualité - et leurs homologues britanniques) et donner aux étudiants des classe de composition la possibilité de tester leur musique. Comme professeur, ses résultats seront plus que mitigé. Tenant d’un certain classicisme, dans la veine brahmsienne, il voit peu à peu ses étudiants abandonner ses cours.

Fin 1894, il quitte le Royal College où il est remplacé par Hubert Parry (le compositeur du célèbre “Jerusalem“). En tant que compositeur, sa production est toujours aussi prolifique : un opéra-comique “Shamus O’Brien“ (1896), un concerto pour violon (1901), un concerto pour clarinette (1902), Songs of the Sea (1904), ses sixième et septième symphonies (1906 et 1911), Stabat Mater (1907), Songs of the Fleet (1910), un second concerto pour piano (1911), un opera “The Critic“ en 1916… Son “Irish Symphony“ (la numéro 3) est dirigée par Hans von Bülow à Hamburg en janvier 1888, puis par Richter à Vienne et quelque temps après par Mahler à New York.
Entre-temps, en 1885, il prend la direction du Bach Choir de Londres (jusqu’en 1902) et, en 1897, il est nommé chef de la Leeds Philharmonic Society puis, en 1901, du Festival de Leeds, postes qu’il conservera jusqu’en 1910.
C’est également durant cette période qu’éclate une vive polémique avec Elgar. Dans un premier temps, Stanford soutient son jeune collègue et dirige ses oeuvres, mais lorsque le succès d’Elgar grandit et que Richard Strauss (que Stanford déteste) le salue comme premier compositeur d’avant-garde anglais, l’attitude de Stanford change du tout au tout allant même jusqu’à lui envoyer une lettre, qu’Elgar qualifiera d’odieuse, lorsque ce dernier est nommé professeur à l’université de Birmingham en 1904.
Strauss n’est pas le seul compositeur qui ne trouve pas grâce aux yeux de Stanford : Mahler, Debussy, Ravel ou encore Stravinski n’auront pas davantage l’honneur de ses programmes.
En septembre 1922, il achève ce qui sera sa dernière oeuvre, la sixième de ses “Irish Rhapsodies“.

Victime d’une attaque le 17 mars 1924, il décédé le 29 à Londres. Il est incinéré et ses cendres sont déposées à Westminster Abbey lors d’une cérémonie au cours de laquelle l’orchestre du Royal College of Music, sous la direction de Sir Adrian Boult, interprète quelques unes de ses oeuvres, notamment sa “Marche funèbre“ composée pour une pièce de Tennyson.
Il avait été fait chevalier le 24 octobre 1902.

Commenter cet article