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  le blog bertysblog

Où il est question d'anniversaires et de curiosité…

6 Mai 2013, 17:38pm

Publié par Berty

Dans quelques jours, le 22 mai, toute la communauté musicale célébrera le bicentenaire de la naissance de Richard Wagner. Un anniversaire qui éclipsera tous les autres.

Et il y en a ! En l’espace d’un mois, nous célébrerons (ou pas !) le 250e anniversaire de la naissance de Simon Mayr (14 juin 1763), Franz Danzi (15 juin 1763) et Méhul, (22 juin 1763) et les centenaires de Maurice Ohana (12 juin 1913) et George Lloyd (28 juin 1913). Loin de moi l’idée de mettre ses compositeurs sur un même plan que Wagner, mais de là à les ignorer…

Et n’oublions pas György Ligeti (né le 28 mai 1923) qui aurait 90 ans, ni Alberto Ginastera, décédé le 25 juin 1983. Ce ne sont peut-être pas de “grands anniversaires”, ni des compositeurs aussi connus que Wagner ou Verdi, mais une œuvre glissée à cette occasion dans un programme permettrait de le faire découvrir à un public qui a de moins en moins l’opportunité d’entendre des œuvres qui n’appartiennent pas à un répertoire ultra-rabaché !
Je connais, bien sûr, la problématique des programmateurs : pour remplir une salle, il faut des œuvres connues ou un artiste surmédiatisé qui, lui, pourra jouer le rôle de découvreur. Prenons le cas du prochain Festival de Strasbourg, le doyen des festivals français, qui a accueilli les plus grands interprètes et désormais condamné à remplir les salles pour survivre, faute de subventions. Soyons honnêtes, a part quelques curieux, qui irait assister à un concert dédié à Agostino Steffani ? Mais avec Cecilia Bartoli, la question ne se pose même pas !

J’ai souvenir d’un magnifique (et à l’époque rare) “Viaggio a Reims“ dirigé par Alberto Zedda devant une salle à moitié vide ! “L’equivoco stravagante“, avec le même Zedda, l’année suivante, dans une salle pourtant plus petite, subissait le même sort… A part le Maestro, aucun grand nom à l’affiche, que de jeunes chanteurs : Mariola Cantarero, Inga Balabanova, Marco di Felice ou Samir Pirgu… Beaucoup faisaient la fine bouche devant un “Don Giovanni“ sans star, ne venant que pour l’œuvre elle-même et Theodor Guschlbauer, toujours très apprécié à Strasbourg. Un “Don Giovanni“ interprété par un obscur baryton grec, Tassis Christoyannis (nous étions en 2004) !

Si, au lendemain d’une représentation d’Armida au Festival d’Aix, je n’avais profité de ma présence sur place pour assister à un récital de Raoul Gimenez au cloître Saint-Sauveur, peut-être n’aurais-je jamais entendu des œuvres de Ginastera. J’avais fait le voyage pour June Anderson ! J’ai la faiblesse de me croire curieux. Certes, moi aussi, je me suis parfois déplacé pour entendre de grands interprètes : Lella Cuberli et Martine Dupuy à Bruxelles, Pavarotti, Caballé et Sutherland à Paris, Thomas Hampson à Zurich… Mais je n’ai jamais hésité, lorsque l’occasion se présentait, à faire le déplacement pour voir des œuvres plus rares : “Cardillac“ à Berne, “Palestrina” à Nuremberg, “Rienzi” à Mannheim, “La vida breve“ et “Goyescas” à Metz… Et mon expérience m’a appris à être attentif aux chanteurs débutants. La première fois que je les ai entendu, qui connaissait Karita Mattila (Fiordiligi à Strasbourg en 1986), Mireille Delunsch (en soliste lors d’un concert de la chorale de la cathédrale de Colmar, un an avant ses débuts sur scène), Jennifer Larmore (Rosina au Festival de Strasbourg) ou Mariana Nicolesco (Gilda en 1981) ? J’étais pourtant un fidèle lecteur d’Opéra International, mais ces noms m’étaient inconnus.
Rendons au passage l’hommage qu’il mérite à René Terrasson qui a été un incroyable découvreur de talents. Lors d’une longue conversation que j’ai eu avec lui, il avait minimisé ce rôle : « Vous savez, je n’ai pas vraiment le choix. Je n’ai pas les moyens d’engager des chanteurs connus et je dois maintenir la qualité, alors j’essaye de trouver de jeunes chanteurs qui me semble correspondre aux rôles. ».

J’ai également assisté à de nombreuses créations, souvent (pour ne pas dire à chaque fois) sans lendemain. A défaut d’avoir découvert ne serait-ce qu’un chef d’œuvre, je peux au moins me vanter d’avoir été l’un des rares à les avoir entendu… On se console comme on peut ! Déception souvent, regrets jamais !
C’est cette curiosité qui m’a amené à créer cet éphéméride, découvrir des compositeurs (et compositrices !), des œuvres (je pense à ces nombreuses symphonies scandinaves), des artistes… Et cela, même si mon goût personnel est parfois tout autre.
Découvrir et partager.
Je n’ai pas des milliers de lecteurs : peu importe. Ce seul commentaire d’un chanteur suffit à me donner envie de continuer : « Merci pour votre blog, qui nous permet de continuer à exister ... !!! ».

Que demander de plus ?

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