Marche !
On oppose parfois musique militaire et musique classique : grave erreur !
Que seraient les défilés militaires sans… l’opéra ?
Passons sur les gardes de sa Gracieuse Majesté qui défilent sur les Noces de Figaro (l’air “Non piu andrai“ de Figaro et “Voi che sapete“ de Cherubin) ou l’ouverture de la Pie Voleuse de Rossini…
En France, lors du défilé du 14 juillet, en dressant l’oreille, on peut entendre Bellini, Donizetti, Ambroise Thomas… Pour ce dernier, j’ai évoqué dans un article récent l’air du Tambour Major de son opéra "Le Caïd", je n’y reviendrai pas. La Fille du Régiment de Donizetti, et plus exactement l’air
de Marie “Chacun le sait, chacun le dit“ est l’un des grands classiques de ces défilés.
Et que dire du duo “Suoni la tromba“ des Puritains de Bellini, marche mais aussi chant de tradition de Saint-Cyr ! Car “la Galette“, dont les paroles font référence à l’épaulette bleu roi et sans
frange remise jadis aux élèves mal classés, se chante sur cette mélodie martiale. (chantée ici lors du “triomphe“, la
cérémonie qui marque la fin des études d’une promotion). “Suoni la tromba“ est l'un des rares exemples de duo baryton-basse.
Hors opéra, c’est au café-concert qu’a été “emprunté“ Sambre et Meuse dont le compositeur n’est autre que Robert Planquette, auquel on doit "les Cloches de Corneville", opérette un peu oubliée
aujourd’hui. Orchestrée par Rausky, elle fut interprétée au défilé du 14 juillet 1919.
Mais l'exemple le plus étonnant nous vient d'une oeuvre d'Offenbach, “Geneviève de Brabant“ : la mélodie du duo des hommes d'armes (parfois appelé “duo des gendarmes“) a servi à une marche très
célèbre, “Halls of Montezuma“, l'hymne du corps des Marines ! Voici l'original, le duo d'abord puis le "galop", extrait du
même opéra-comique, qui reprend le thème :
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