Inu Munegascu
Sous protectorat français depuis le traité de Péronne (1641), la principauté de Monaco avait été placé sous celui du royaume de Sardaigne par le Congrès de Vienne. Menton, acquise en 1346 par Charles Grimaldi et rattachée à la France pendant la Révolution et l’Empire, fut rendue à la principauté qui comptait désormais trois communes, Monaco, Roquebrune et Menton. Au milieu du XIXe siècle, la situation intérieure est instable, des troubles éclatent à Menton. Pour répondre à des chansons séditieuses qui circulent alors, Théophile Bellando de Castro écrit et compose un chant patriotique, témoignage de fidélité envers le Prince. Le 20 mars 1848, les villes de Menton et Roquebrune se déclarent villes libres et se séparent de Monaco. Huit jours plus tard, le Prince crée une Garde Nationale qui adopte aussitôt ce chant qui devient la “Marche Nationale des loyalistes“.
La situation stabilisée, Monaco commença a se développer et a attirer des nombreuses personnalités (en grande partie grâce à la fondation en 1856 de la Société des Bains de Mer et le passage à Monaco du chemin de fer Paris-Lyon-Méditerranée en 1868). Lorsque des souverains étrangers étaient reçu au palais, ils étaient accueilli par l’hymne de leur pays, mais il n’y avait pas d’hymne monégasque ! C’est Charles Albrecht, musicien à l’orchestre du Cercle des Etrangers, qui s’en voit confier la composition. Il effectue des recherches afin de trouver un air populaire local et arrête son choix sur la “Marche Nationale” qu’il arrange pour piano seul. La partition, sans paroles, est publiée une première fois sous le titre de “Air National de Monaco“. Une seconde édition, toujours sans paroles, est publiée en 1897, cette fois sous le titre de “Hymne National de Monaco“.
Quelques années plus tard, François Bellini, maître de Chapelle de la Cathédrale de Monaco, est chargée de l’orchestrer. Cette orchestration sera révisée (avec notamment l’introduction de l’appel des trompettes) par Léon Jehin, chef d’orchestre de l’Opéra de Monte-Carlo, en 1914 à l’occasion des célébrations du 25ème anniversaire de l’avènement au Trône du Prince Albert 1er.
En 1979, Jean-Pierre Butin, chef de la Fanfare des Carabiniers du Prince (nouvellement créée) le transpose pour cette fanfare. Cette version est exécutée pour la première fois le 19 novembre 1979 à l’occasion de la Fête Nationale.
Quant aux paroles, elles restèrent celle de la “Marche Nationale“ jusqu’en 1931. Cette année-là, le poète et président du Comité National des Traditions Monégasques, Louis Notari, en rédigea une nouvelle version en langue monégasque.
Une curiosité : cette fantaisie sur l'hymne du compositeur monégasque Louis Abbiate.