Cheffe, pianiste… et Présidente !
Quand un sujet en amène un autre…
Tout part d'un tweet parlant d'Emmanuelle Haïm, chef d'orchestre. Une fois de plus, je m'interroge : alors que, depuis quelque temps, la mode est à la féminisation des mots (professeure, auteure…), "chef" résiste à ce phénomène. Pourtant, la version féminine "cheffe" existe depuis bien longtemps… chez nos voisins suisses. Et il est utilisé au plus haut niveau, puisqu'il qualifie celles qui sont l'équivalent de nos ministres ! Particularité du gouvernement fédéral suisse, ou plutôt du Conseil Fédéral, ses membres n'ont pas le titre de ministre, mais de Conseiller fédéral et chef (ou cheffe) de département. Des membres qui ne sont que sept, à la tête de départements définis une fois pour toute : nous sommes loin de notre trentaine de ministres et secrétaires d'état et de notre habitude de changer, à chaque remaniement, le nom et les attributions des ministères ! Chaque année, l'un de ces sept Conseillers fédéraux assure la présidence de la Confédération tout en conservant ses fonctions ministérielles. Et c'est là que nous passons au second sujet.
Une musicienne, cheffe de l'état
En 2015, c'est la cheffe du Département fédéral de justice et police, Simonetta Sommaruga, qui est Présidente de la Confédération. Et là, je reprends un extrait de sa biographie, figurant sur le site officiel du Conseil fédéral : "Née le 14 mai 1960, Simonetta Sommaruga a grandi à Sins, dans la région du Freiamt (Argovie). Maturité en poche, elle suit une formation de pianiste au Conservatoire de Lucerne. Après plusieurs séjours à l’étranger, elle poursuit ses activités de concertiste et enseigne au Conservatoire de Fribourg."
Vous avez bien lu : c'est une pianiste qui est à la fois ministre de la justice (et, partiellement, de l'intérieur puisqu'elle a également la police dans son champ de compétence) et présidente ! En France, elle aurait pu, au mieux, espérer le ministère de la culture. J'ai évidemment cherché une vidéo d'elle au piano… et j'ai trouvé ! Cerise sur le gâteau, elle joue en duo avec un autre ministre, celui de l'intérieur (qui, contrairement au nôtre, n'est pas en charge de la police, mais de la santé et des assurances sociales, de l’égalité femmes-hommes, de la culture et même la météorologie).