Des voix pour Rossini
Au cours des 30 dernières années, l’art lyrique a connu de profonds bouleversements. Il y a eu la “révolution“ baroque, bien sûr, la quasi-disparition des vrais ténors dramatiques mais également la redécouverte de la “vocalita“ rossinienne.
J’ai encore en mémoire les Rosina à la petite voix aigrelette : le Barbier de Séville était souvent considéré comme une opérette ! Puis vint Maylin Horne qui révéla ce qu’était le véritable chant rossinien. Il y eut les Rosina de Berganza, les Cenerentola de Von Stade… Rossini retrouvait tout son éclat… du moins dans les voix féminines. Du côté des voix masculines, les choses n’évoluaient pas de la même manière, Almaviva et Ramiro restaient dévolus à des voix légères. Puis vint le superbe enregistrement d’Abbado dans lequel, aux côtés de la Cenerentola de Von Stade, on pouvait enfin entendre une voix plus corsée celle de Francisco Araiza. A cette époque, j’ignorais totalement l’existence de l’extraordinaire air d’Almaviva “Cessa di piu resistere…“ : aucun ténor ne pouvait s’attaquer à un air d’une telle difficulté. Jusqu’à ce que Rockwell Blake l’impose ! Il n’avait certes pas le plus agréable des timbres, mais qui, à ce moment-là, possédait ce souffle, cet art de la vocalise ? Personne !
Sauf… Chris Merritt ! Là encore, le timbre n’était pas des plus séduisants, mais avec un grave impressionnant et un suraigu phénoménal, il nous permettait enfin d’imaginer ce que pouvait être le “baryténor“ dont on avait, jusque-là, qu’une vague notion. J’ai beau chercher, je ne vois pas quel autre ténor aurait pu chanter cette cabalette de Zelmira…
Et que dire de Samuel Ramey qui allait révéler tout un pan du répertoire tombé dans l’indifférence ? Une vraie basse (même si certains s’obstinent à le cataloguer comme baryton-basse) qui associait à un timbre superbe une souplesse et une technique de vocalisation prodigieuse.
Rossini avait retrouvé “ses voix“. Et fort heureusement, ces voix ont eu des successeurs dignes de ces pionniers.
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J’ai encore en mémoire les Rosina à la petite voix aigrelette : le Barbier de Séville était souvent considéré comme une opérette ! Puis vint Maylin Horne qui révéla ce qu’était le véritable chant rossinien. Il y eut les Rosina de Berganza, les Cenerentola de Von Stade… Rossini retrouvait tout son éclat… du moins dans les voix féminines. Du côté des voix masculines, les choses n’évoluaient pas de la même manière, Almaviva et Ramiro restaient dévolus à des voix légères. Puis vint le superbe enregistrement d’Abbado dans lequel, aux côtés de la Cenerentola de Von Stade, on pouvait enfin entendre une voix plus corsée celle de Francisco Araiza. A cette époque, j’ignorais totalement l’existence de l’extraordinaire air d’Almaviva “Cessa di piu resistere…“ : aucun ténor ne pouvait s’attaquer à un air d’une telle difficulté. Jusqu’à ce que Rockwell Blake l’impose ! Il n’avait certes pas le plus agréable des timbres, mais qui, à ce moment-là, possédait ce souffle, cet art de la vocalise ? Personne !
Sauf… Chris Merritt ! Là encore, le timbre n’était pas des plus séduisants, mais avec un grave impressionnant et un suraigu phénoménal, il nous permettait enfin d’imaginer ce que pouvait être le “baryténor“ dont on avait, jusque-là, qu’une vague notion. J’ai beau chercher, je ne vois pas quel autre ténor aurait pu chanter cette cabalette de Zelmira…
Et que dire de Samuel Ramey qui allait révéler tout un pan du répertoire tombé dans l’indifférence ? Une vraie basse (même si certains s’obstinent à le cataloguer comme baryton-basse) qui associait à un timbre superbe une souplesse et une technique de vocalisation prodigieuse.
Rossini avait retrouvé “ses voix“. Et fort heureusement, ces voix ont eu des successeurs dignes de ces pionniers.
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