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  le blog bertysblog

Culture, rivalité et anniversaire

2 Janvier 2011, 00:13am

Publié par Berty

“Dalla Fenice all’Italia salviamo la cultura ed il lavoro“. Ce texte figurait sur une banderole affichée sur le devant de la scène de l’opéra de La Fenice à Venise à l’occasion du traditionnel concert du Nouvel An. Un concert qui prend une dimension particulière cette année, puisqu’il ouvre également les festivités du 150e anniversaire de l’unité italienne.

En présentant ses voeux et en souhaitant bon anniversaire à l’Italie, le chef Daniel Harding enfonce le clou en remerciant l’Italie pour le cadeau qu’elle a fait au monde : sa culture. Aujourd’hui, la culture italienne va mal. Avec un budget national réduit de 50%, des subventions supprimées, de nombreux théâtres ont été obligés d’annuler une partie de leur saison, de réduire de manière drastique le nombre de productions. Le mode de fonctionnement et de gestion de certains théâtres n’est certes pas totalement étranger à leur graves difficultés financières (ceux qui ont su se réformer comme Rome ou La Scala ne semblent pas trop souffrir), mais la responsabilité principale de cette situation incombe à l’état italien. La crise à bon dos : la France a également été touchée, pourtant le budget de la culture n’en a pas été affecté, il a même augmenté de 2,1% pour 2011 et se monte à 7,5 milliards d’euros !

Cette situation explique la banderole et les vifs applaudissement du public suite aux voeux du chef. La même chose n’aurait pas été envisageable à Vienne, lors de l’autre concert du Nouvel An. Concert viennois (qui a lieu au même moment) qui s’attire les foudres d’une partie de la presse italienne. Il existe toujours une petite rivalité, essentiellement pour des questions d’audience, mais cette année cela va plus loin : le quotidien vénitien “La Nuova“ du 31 décembre titrait “Abbasso la marcia di Radetzky“ !

Pourquoi “A bas la marche de Radetzky“ ?
L’un des bis traditionnels du concert vénitien est “Va pensiero“, le célèbre choeur des prisonnier de “Nabucco“ de Verdi et à Vienne c’est la “Marche de Radetzky“ qui clôture le concert.

Le rapport ? Le premier était devenu un véritable hymne pour les italiens luttant contre la domination autrichienne, le nom même de Verdi était devenu leur cri de ralliement, viva Verdi signifiant alors viva Vittori Emanuele re d’Italia. Le second est un hommage de Strauss au maréchal Joseph Wenzel Radetzky von Radetz, commandant en chef de l’armée autrichienne en Lombardie-Vénitie qui avait réprimé le premier soulèvement italien en 1849. Cette première guerre d’indépendance s’était terminée par la reddition de Venise, épuisée par le siège autrichien, la faim et une épidémie de choléra après une longue résistance
Alors, en cette année de célébration de l’unité italienne, les sensibilités sont exacerbées et l’ont peu comprendre que l’hommage à Radetzky reste un peu en travers de la gorge des Vénitiens !

 


 

 


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