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Les 40 ans de l’Opéra national du Rhin : les directeurs

7 Mars 2012, 08:00am

Publié par Berty

Le premier directeur général de cette nouvelle structure est le metteur en scène Pierre Barrat. Il n’exercera cette fonction que pendant les deux premières années : en 1974, il sera remplacé par le directeur musical, Alain Lombard et prendra la direction de l’Atelier Lyrique.

Sous la direction d’Alain Lombard, l’Opéra du Rhin se hisse au premier plan européen. Les affiches sont prestigieuses, une troupe permanente accueille des chanteurs qui avaient fait partie de celle, dissoute, de l’Opéra de Paris. De grands metteurs en scène, dont Jean-Pierre Ponnelle, signent des productions dont plusieurs sont télévisées. Il est fréquent, alors, que les deux orchestres se succèdent dans une même production, que les têtes d’affiches n’assurent que les premières représentations et soient remplacées par des artistes (par ailleurs de tout premier ordre) de la troupe pour les suivantes ou qu’un assistant dirige les représentations mulhousiennes et colmariennes (mais qui aurait eu l’idée de s’en plaindre quand c’était l’assistant d’Alain Lombard, par ailleurs chef de chant à l’Opéra du Rhin, Claude Schnitzler, qui faisait déjà montre de ses qualités de grand chef de théâtre)…

 

 

"Otello" de Verdi en 1977 avec Guy Chauvet dans le rôle titre sous la direction d'Alain Lombard


Une telle politique de prestige a forcément un coût et, en 1980, c’est au metteur en scène, ancien chanteur et directeur de l’opéra de Rouen, que revient la charge de résoudre ce casse-tête : maintenir le niveau tout en résorbant le déficit. Et il s’en acquitte avec brio, malgré l’hostilité d’un petit milieu musical qui lui reproche de faire appelle à des chanteurs de seconde zone et de réaliser des spectacles trop “province“ ! Chanteurs de seconde zone ? Certes, il n’y a plus de grands noms, du moins les chanteurs auxquels il fait appel ne sont-ils pas connus à ce moment-là, mais les amateurs jugeront : Mariana Nicolesco, Karita Mattila, Jean-Philippe Lafont, Domenico Trimarchi, Alessandro Corbelli, Waltraut Meier, Yvonne Kenny, Heikki Siukola, Robert Hale, Mireille Delunsch… Il est vrai que le critique musical réputé qui était alors l’un des plus farouches opposants à  René Terrasson était essentiellement un grand spécialiste des chanteuses… mortes ! Il y aura quand même quelques grands noms à l’affiche : Régine Crespin, Alain Vanzo, Nadine Denize… De sombres manoeuvres auront alors raison de celui qui avait réussi à redresser les comptes sans sacrifier la qualité et, en 1991, il est remplacé par Laurent Spielmann, directeur du festival Musica. Ses mérites seront néanmoins reconnus, et avec éclat : lors du trentième anniversaire de l’Opéra du Rhin, la plupart des productions retenues pour illustrer l’histoire de la maison étaient signées René Terrasson !

 

 

En 1997, c’est Rudolf Berger qui est nommé directeur général. Un homme d’expérience :  directeur de production du Festival d’Aix-en-Provence, directeur de la programmation du Staatsoper de Vienne puis directeur de l’Opéra de chambre de Vienne du festival d’été “Mozart à  Schönbrunn“ et du Concours international Belvédère ! Sous sa direction, l’Opéra du Rhin (devenu “national“ en 1997) reprend sa place, qu’il avait perdu au cours des années précédentes, dans le peloton de tête des grandes scènes françaises et européennes. C’est lui qui transforme l’Atelier lyrique pour en faire “les Jeunes Voix du Rhin“, l’un des trois centres français de formation de jeunes chanteurs. Il quitte l’Opéra national du Rhin en 2003 pour prendre la direction générale du Volksoper de Vienne.

Son successeur est Nicholas Snowman, cofondateur du London Sinfonietta en 1967, premier directeur artistique de l’Ircam (1972 -1986), conseiller artistique de l’Ensemble InterContemporain (1975-1992), directeur artistique puis directeur général du South Bank Center à Londres (complexe culturel regroupant le Royal Festival Hall, Queen Elisabeth Hall, la Purcell Room, la National Poetry Library, la Hayward Gallery, la Arts Council Collection…) et directeur général du Glyndebourne Opera de 1998 à 2000 ! Avec lui, l’Opéra national du Rhin confirme sa place dans l’élite européenne : il sera notamment à l’origine du fameux Ring unanimement salué par la critique mondiale. Il fait également des Jeunes Voix du Rhin un Opéra-Studio, intégrant ainsi les jeunes chanteurs dans le fonctionnement global de l’opéra. Il quitte ses fonctions en 2009, atteint par la limite d’âge.

Son remplaçant, Marc Clémeur est également un grand professionnel : formé au Conservatoire Royal de musique d’Anvers, études universitaires à Cologne (sciences théâtrales et musicologie), assistant à la mise en scène de Götz Friedrich au Nederlandse Opera à Amsterdam, ainsi qu’à Bayreuth et au Deutsche Oper am Rhein à Düsseldorf, producteur de musique classique pour la radio et la télévision belges, directeur de l’Orchestre philharmonique de Flandre et, surtout, directeur général de l’Opéra de Flandre, un opéra qui fonctionne sur le même principe que l’’Opéra national du Rhin, produisant ses spectacles à Anvers et à Gand. Tout en continuant d’ouvrir le répertoire, en particulier à destination du jeune public, il a également entrepris une nouvelle démarche vers le public allemand en organisant le transport vers Strasbourg et en doublant le sur-titrage français d’un sur-titrage allemand.

 

 

Les 40 ans de l'Opéra national du Rhin : les origines

Les 40 ans de l’Opéra national du Rhin : l’aspect musical

Les 40 ans de l’Opéra national du Rhin : le ballet, les choeurs, les ateliers…

 

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