Décès de Jean-François Paillard
Comme souvent en pareil cas, je ne peux que me répéter : c’est par le plus grand des hasards que j’ai appris le décès de Jean-François Paillard ! Devant l’absence totale de réactions des médias (particulièrement les médias français), j’ai pris l’habitude de consulter régulièrement une page consacrée au décès, un peu comme ces petits vieux qui commence la lecture de leur journal par la rubrique nécrologique ! Étonnamment, c’est le seul endroit où l’on peut trouver l’information, absente par ailleurs
Jean-François Paillard est né le 12 avril 1928 à Vitry-le-François. Il étudie au Conservatoire de Paris, puis au Mozarteum à Salzbourg où il travaille la direction d’orchestre avec Igor
Markevitch. En 1953, il fonde l’ensemble Jean-Marie Leclair qui deviendra, six ans plus tard, l’Orchestre de chambre Jean-François Paillard, un ensemble de 12 cordes et un clavecin avec lequel il
se consacre essentiellement au répertoire baroque.
En près de 50 ans de carrière, il se produit avec lui dans le monde entier, comptabilisant plus de 5600 concerts dont 1480 fois les seules “Quatre Saisons” de Vivaldi. Il est également à la tête
d’une impressionnante discographie : rien que pour Erato, avec qui il a collaboré pendant 32 ans, il a réalisé 235 enregistrements. Au total ce sont près de 300 enregistrement et quelque 9
millions de disques vendus qui ont permis à un large public de découvrir tout un pan du répertoire relativement négligé dans les années 60, notamment les œuvres des compositeurs français des
XVIIe et XVIIIe siècles. Il collabore également avec les grands solistes de l’époque : Maurice André, Jean-Pierre Rampal, Maxence Larrieu, Alain Marion, Lily Laskine, Marie-Claire Alain…
Dans les années 80, la vague baroque et l’interprétation sur instruments d’époque vont lui porter un coup sévère en changeant les habitudes d’écoute : ses interprétations sur instruments modernes
paraissent alors trop classiques. Il n’en continue pas moins à se produire en concert et à enregistrer pour le plus grand bonheur des anti-baroqueux. Il est mort le 15 avril 2013 à
Saint-Auban-sur-l’Ouvèze dans la Drôme trois jours après son 85e anniversaire.
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