Décès de Marie-Claire Alain
La grande dame de l'orgue s'est éteinte dans la nuit du 25 au 26 février. Elle avait 86 ans.
Elle est née le 10 août 1926 à Saint-Germain-en-Laye dans une famille de musiciens : elle est la fille d'Albert Alain, organiste et compositeur, la sœur du grand compositeur et organiste Jehan
Alain et du musicologue et organiste Olivier Alain. A 11 ans déjà, elle est suppléante de son père à l'orgue de l'église Saint-Germain de Saint-Germain-en-Laye, orgue dont elle devient titulaire
en 1971, après le décès de son père. C'est donc tout naturellement qu'après ses études secondaires, elle intègre le Conservatoire national supérieur de Paris où elle étudie avec Marcel Dupré et
Maurice Duruflé. Elle quitte le conservatoire avec les premiers prix d'harmonie, de contrepoint, de fugue, d'orgue et d'improvisation. Elle commence alors une carrière de concertiste qui durera
60 ans et au cours de laquelle elle donnera plus de 2500 concerts.
En 2010; elle met un terme à sa carrière.
Elle laisse une impressionnante discographie de plus 250 enregistrements (et plus de 4 millions de disques vendus !) qui lui ont valu de nombreux Diapasons d'Or et une quinzaine de Grand Prix du disque.
Diplômée en pédagogie musicale elle enseigne au conservatoire de Rueil-Malmaison de 1978 à 1994, puis est chargée du cycle de formation professionnelle pour organistes au conservatoire national
de région de Paris (1994 à 2000). Elle a également enseigné à l'Académie d'été d'orgue de Haarlem (Pays-Bas), d'abord régulièrement de 1956 à 1972, puis à l'occasion de master classes ainsi qu'à
l'1cadémie d'orgue de Romainmôtier (Suisse) (de 1991 à 2009).
Elle était membre de l’Académie royale de musique de Suède, membre d’honneur de l’Académie royale de musique de Londres et docteur honoris causa de l’université d'État du Colorado), de la
Southern Methodist University de Dallas, de l’Académie Sibelius à Helsinki, du Boston Conservatory), de l’université McGill à Montréal et de l’université Johns-Hopkins à Baltimore. La ville de
Lübeck lui a attribué le prix Buxtehude en 1976, celle de Budapest le prix Franz Liszt en1987 et l'American Guild of Organists l'a élu Interprète de l’année en 1984 avant de lui attribuer sans
plus haute distinction pour l'ensemble de sa carrière.
Notons simplement qu'une fois de plus l'information nous vient de l'étranger (un site spécialisé néerlandais, un site américain, une radio américaine…) les médias français si prompts à diffuser des informations à l'intérêt parfois relatif, restent bien silencieux. Comme souvent (toujours ?) lorsque cela le monde de la vrai culture.
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