Le 150e anniversaire d'une légende
Il y a 150 ans aujourd’hui, le 19 mai 1861, qu’est née à Richmond (dans l’état de Victoria en Australie) Helen Porter Mitchell. Son nom vous est certainement inconnu, mais je suis sûr que vous connaissez tous son nom de scène, même si le monde de l’opéra vous est totalement étranger.
Au Presbyterian Ladies’ College, où elle est élève, la jeune Nellie (diminutif d’Helen) manifeste de réelles dons musicaux. Elle commence à se produire en concert, mais son père s’oppose
fermement à ce qu’elle en fasse son métier. En 1882, elle se marie mais cette union bat rapidement de l’aile. Elle décide alors de partir pour Melbourne pour, enfin, se consacrer à sa passion.
Nous sommes alors en 1884. C’est à Melbourne qu’elle donne son premier concert professionnel, ce qui a son importance, comme nous le verrons plus tard.. Deux ans plus tard, elle part pour Paris
afin de suivre l’enseignement de Mathilde Marschesini, célèbre professeur de chant, et dès l’année suivante elle fait ses débuts à la Monnaie de Bruxelles, dans le rôle de Gilda (Rigoletto). Elle
est aussitôt engagée à Londres, Milan, New York… A Paris, elle travaille les rôles de Marguerite (Faust) et Juliette (Roméo et Juliette) avec Gounod lui-même. En peu de temps, elle devient la
plus célèbre soprano de son époque. Elle fait ses adieux à la scène le 8 juin 1926 et se retire en Australie après deux ultimes concerts à Sydney et Melbourne en 1928. Elle décède à Sydney le 23
février 1931. Sa mort fera la une des journaux et son cortège funéraire s’étendra sur plus d’un kilomètre de long.
Elle a été l’une des premières artistes lyriques à enregistrer sa voix (1895-96) et à chanter à la radio (dès 1920). Elle a été aussi la première artiste a devenir Dame de l’Empire britannique et
elle est toujours la seule chanteuse, avec Adelina Patti, à avoir son buste au Covent Garden de Londres.
C’est en souvenir de son premier concert à Melbourne qu’elle choisira son nom de scène. Un nom entré dans l’histoire de la gastronomie grâce au plus célèbre cuisinier de l’époque, Auguste
Escoffier.
Escoffier était chef du Savoy à Londres, Pour la chanteuse, soucieuse de sa ligne, il créa en 1892 un dessert “léger“ par rapport à ceux servi à cette époque. Il le décrit ainsi : « Pocher
les pêches au sirop vanillé, les dresser en timbale sur une couche de glace à la vanille et les napper de purée de framboises ». Légèrement modifié (on y a notamment rajouté de la chantilly)
ce dessert est devenu un grand classique et porte toujours le nom de la Dame Nellie Melba.
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