Les 80 ans de Mady Mesplé
Elle a été l'une des chanteuses lyriques françaises les plus populaires. L'une de celles qui ont le plus enregistré aussi, ce qui nous permet d'avoir de très nombreux témoignages de cette voix exceptionnelle. A, part de la de la voix, de la formidable musicienne qu'elle était. En ce 7 mars 2011, Mady Mesplé fête son quatre-vingtième anniversaire.
Mady Mesplé est né Toulouse, le 7 mars 1931. Comme elle manifeste très tôt un don pour la musique, sa mère lui fait donner des cours privés. A sept ans et demi, elle bénéficie d'une dispense pour
entrer au conservatoire de Toulouse où elle suivra les cours de solfège, de piano et de composition. Après avoir obtenu le premier prix de piano, elle commence une carrière d'accompagnatrice
d'artistes de variété et de pianiste d'un orchestre de bal.
A 18 ans, elle entre dans la classe de chant du conservatoire de Toulouse tout en étudiant parallèlement à Paris avec Janine Michau. Elle remporte le premier prix de chant et, dès l'année
suivante, fait ses débuts à Liège dans le rôle de Lakmé. Elle a alors 22 ans.
C'est toujours à Liège qu'elle aborde ses premiers grands rôles : Rosine (Barbier de Séville), Olympia (Contes d'Hoffmann), Gilda (Rigoletto)… Durant cette période, elle chante également à la
Monnaie de Bruxelles. En 1956, elle fait ses débuts à l'Opéra Comique avec “Lakmé“ et au Festival d'Aix-en-Provence dans “Zémyre et Azor“ de Grétry. En 1958, elle débute à l'Opéra de Paris comme
Soeur Constance dans “Dialogue des Carmélites“ et, deux ans plus tard, alterne avec Joan Sutherland dans “Lucia di Lammermoor“. C'est le début d'une carrière internationale qui la mènera sur les
plus grandes scènes lyriques où elle interprète tous les grands rôles soprano colorature : Lakmé et Lucia, biensûr, mais aussi Philine (Mignon), Olympia, Ophélie (Hamlet), Gilda (Rigoletto),
Norina (Don Pasquale), Rosina (Il barbiere du Siviglia), Amina (La Sonnambula), la Reine de la Nuit (Zauberflöte), Zerbinetta (Aridane auf Naxos)…
Elle consacre également une part importante de son temps à la musique contemporaine : elle crée “Princesse Pauline“ de Henri Tomasi, “Le dernier sauvage“ de Menotti ou la version française de
“Elégie pour de jeunes amants“ de Henze… Betsy Jolas et Charles Chaynes composent pour elle…
A coté d'une carrière scénique bien remplie, elle se produit également en récital. A l'aube des années 80, elle renonce à la scène pour se consacrer à l'enseignement et aux récitals, avant de faire ses adieux définitifs le 15 juin 2001 à Sully-sur-Loire.
Ses nombreuses participations à des émissions télévisées, ainsi que ses enregistrements d'opérettes (alors qu'elle n'en a jamais chanté sur scène !) ont contribué à sa popularité.
Depuis 1996, elle se sait atteinte de la maladie de Parkinson : «Je ne sais jamais comment je vais passer la journée. J’ai peur de me retrouver seule. Peur de tomber. Lors de mes accès
de fatigue, je broie du noir, je n’ai envie de rien, je reste au lit. Chanter face au public m’aidait à oublier que j’étais malade car son enthousiasme me galvanisait. Maintenant, je n’ai même
pas envie de chanter pour moi. Ma voix s’est tue. Heureusement, je trouve encore le courage d’aller écouter mes amies cantatrices. C’est la meilleure manière de conserver mon énergie. De
continuer à vivre.» (Propos recueillis par Isabelle Léouffre - Paris Match).
Certains critiques ont pu lui reprocher une voix trop légère, un timbre un peu acide, un vibrato un peu trop présent… mais tous s'accordent à lui reconnaître une musicalité et une technique peu
commune. Et que dire de la puissance, de la précision et la pureté de ses notes suraiguës ?
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