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Peter Hofmann est entré au Walhalla

1 Décembre 2010, 16:59pm

Publié par Berty

Il avait changé la perception qu’avait le public du ténor wagnérien. Grand, blond, athlétique, il avait le physique de ces rôles exigeants. Puis vint la maladie de Parkinson qui l’éloigna de la scène. Lui qui avait connu la vie brillante des stars se retrouvait du genre au lendemain quasiment sans ressources. Eloigné du monde, amoindri par la maladie, Peter Hofmann est entré au Walhalla.

Peter Hofmann est né le 22 août 1944 à Marienbad. A 16 ans, il est chanteur et guitariste dans un groupe de rock. Sportif, il est champion de Hesse junior de saut à la perche et de décathlon. C’est dans l’armée, comme parachutiste, que débutera sa vie active. A la fin de son contrat, sa prime de fin d’engagement lui permettra de financer des études de chant et c’est en 1972 qu’il fera ses débuts à l’opéra de Lubeck, dans le rôle de Tamino de “La flûte enchantée“, rôle qu’il en enregistrera, en 1978, à Strasbourg, avec les forces de l’Opéra du Rhin sous la direction d’Alain Lombard. Après Lubeck, il chantera encore à Wupperthal et Stuttgart avant de faire des débuts éclatants à Bayreuth dans le rôle de Siegmund de “La walkyrie“ dans la célèbre version de Patrice Chéreau et Pierre Boulez. Il chantera pendant 14 ans sur la “colline sacrée“.

Sa carrière prend alors une dimension internationale et il se produit sur les plus grandes scènes du monde. Si son physique, son charisme et sa présence scènique lui valent des triomphes, de nombreux critiques lui reprocheront un chant parfois entaché de problèmes de justesse, un timbre qui n’a rien d’exceptionnel, un relatif manque de puissance pour “heldentenor“… De graves problèmes vocaux l’amène à mettre un terme à sa carrière à l’opéra en 1990. Il reprend alors le rôle titre dans la comédie musicale “Le fantôme de l’Opéra“, ce qui lui vaudra plusieurs récompenses et revient à ses premières amours musicales.

En 1994, il apprend qu’il est atteint de la maladie de Parkinson. Il rend son état public en 1999, effectue encore une tournée en 2000, après laquelle il ne remontera plus sur scène, avant d’annoncer, en 2004, la fin de sa carrière. Les médias allemands s’étaient fait l’écho, ces dernières années, des conditions dans lesquelles, celui qui fut une star, finissait ses jours, ruiné, atteint de démence, ne pouvant plus ni parler, ni lire…
Mais le souvenir qui restera de lui est celui d’un artiste qui révolutionna l’univers wagnérien car après lui, comme le disait un critique : «on ne pourra plus regarder les ténors wagnériens du même œil.».

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