Jean-Pierre Ponnelle
L'amateurisme, voire l'indifférence, dont font preuve bon nombre d'organisateurs de spectacles me sidère ! Ce n'est pas une découverte, et cela fait quelques années que cela "crispe", mais
là…
J'avais déjà vu le personnage de Riccardo (gouverneur de Boston dans "Il ballo in marchera" de Verdi) présenté comme un Grand d'Espagne ou un programme de concert annoncer le "Balabile" extrait
des "Quatre saisons" de Verdi (il s'agissait, après vérification, du ballet des "Vêpres siciliennes" du même compositeur), mais avec le programme de “Tosca“ de l'opéra de Montréal, nous
atteignons des sommets !
L'œuvre est présentée dans les sublimes décors conçu par Jean-Pierre Ponnelle, dans les années 70, pour la coproduction Opéra du Rhin - San Francisco et, donc, le programme contient une
biographie du célèbre metteur en scène et scénographe français. Nous apprenons, en la lisant, que celui-ci vient de mettre en scène "Les noces de Figaro" à Vienne et prépare un “Barbier de
Séville" pour la Scala de Milan. Intéressant. Et étonnant,quand on sait que Jean-Pierre Ponnelle nous a quitté le 11 août 1988 !
Jean-Pierre Ponnelle a été l'un des plus grands metteurs en scène de l'histoire de l'opéra. Plus de vingt ans après sa disparition, ses productions tiennent toujours l'affiche sur les plus
grandes scènes du monde (New York, Milan, Vienne, Londres…). Comme de nombreux artistes français, c'est à l'étranger qu'il a fait carrière. Un exception toute fois, Strasbourg ; l'Opéra du Rhin
lui doit quelques unes de ces plus belles productions (Tosca, la Bohëme, Madama Butterfly, Orfeo de Euridice… pour ne citer que celles que j'ai vu).
On lui doit aussi plusieurs films d'opéra ( en particulier “Le barbier de Séville" avec Teresa Berganza et Hermann Prey, "Le noces de Figaro" avec Kiri Te Kanawa, Mirella Freni, Maria Ewing,
Hermann Prey et Dietrich Fischer-Diskau, "La Cenerentola" avec Federica von Stade et Francisco Araiza…) ainsi qu'un étonnant "Carmina Burana".