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  le blog bertysblog

Echo du festival d'Aix

11 Juillet 2007, 21:27pm

Publié par Berty

Mercredi 20 juillet 1988.
J’étais arrivé le matin à Aix-en-Provence, l’une des étapes de mes “vacances lyriques“. J’avais décidé cette année-là de faire une véritable cure d’opéra…

Après une “Italiana in Algeri“ avec Simone Alaimo et Denia Mazzola à Strasbourg, direction Paris pour “La Gazza Ladra“ de Rossini (avec Leontina Vaduva et Jennifer Larmore), “Faust“ dans la célèbre mise en scène de Lavelli dirigée par Alain Lombard et “Norma“ avec Michèle Lagrange et Martine Dupuy, puis Aix pour découvrir “Armida“ de Rossini que je ne connaissais pas avant de me rendre à Roncole-Verdi, près de Parme, pour “Un Ballo in Maschera“ et “Il Trovatore“ donnés sur la place du village. Et tout ça, entre le 25 juin et le 30 juillet !

Mais revenons à Aix…
Je ne connaissais pas “Armida“, je n’étais jamais allé au festival d’Aix et, surtout, j’avais très envie d’entendre et de voir celle qui chantait le rôle-titre : June Anderson. D’autant que la distribution s’annonçait brillante : Rockwell Blake, Raul Gimenez, Giorgio Surjan…
J’ai toujours préféré le spectacle vivant au disque : l’ambiance, l’atmosphère de la salle, ses moments magiques durant lesquels on sent qu’il se passe “quelque chose“, même les petites imperfections… Tout concourt à rendre ses moments uniques.
Et là j’ai été gâté !
J’arrive au Théâtre de l’Archevêché. Temps superbe, pas de vent… Des conditions idéales. Des interprètes en grande forme jusqu'à cet air d’Armida au cours duquel je sens qu’il se passe quelque chose. Les interprètes semblent tendus, June Anderson paraît de plus en plus crispée… Son jeu de scène devient figé, elle n’a plus la même aisance, le souffle est plus court, la voix s’amenuise, perd de sa projection. Elle arrive au bout de son air quasi aphone. C’est aussi la fin de l’acte. Entracte.
Au bout d’une demi-heure, aucun signal de reprise. Nous attendrons plus d’une heure avant de retourner à nos places. Et, alors que nous attendons l’entrée du chef, c’est le régisseur qui apparaît sur scène : Madame Anderson ayant été victime d’une extinction de voix, un médecin a été appelé, elle a dû être soigné et peux reprendre le cours de la représentation. Et là, une fois de plus, le miracle opéra : nous retrouvions la grande June Anderson, incomparable technicienne et merveilleuse actrice… La soirée se termina en triomphe pour les chanteurs, l’accueil du chef (Gianfranco Masini) fut un peu moins chaleureux et celui du metteur en scène assez houleux.

Coïncidence étonnante, je devais réentendre l’un des ténors chantant ce soir-là aux côtés de June Anderson quelques semaine plus tard à Bayreuth, dans le superbe théâtre des Margraves. Il tenait cette fois-ci le rôle du chanteur dans “Capriccio“ de Strauss. Là encore, distribution éclatante : l’immense Théo Adam, Brigitte Fassbaender, Alan Titus… sous la direction de Wolfgang Sawallisch. Mais, la merveilleuse Lucia Popp qui devait chanter le rôle de la comtesse avait dû être remplacé au dernier moment. A partir de ce moment, elle ne paraîtra plus guère sur scène avant de disparaître, cinq ans plus tard à l’âge de 54 ans. Je n’aurais jamais eu le plaisir de l’entendre.

Pour en revenir à Aix, Armida avait été enregistré et quelques extraits sont disponibles sur le net. Voici donc un écho de cette représentation.

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