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  le blog bertysblog

hymnes nationaux

God save the King !

16 Juin 2023, 23:02pm

Publié par Berty

Si le Royaume Uni n'a pas de fête nationale, "Trooping the colour" est ce qui s'en rapproche le plus. Cet "anniversaire officiel" du souverain se déroule le deuxième samedi de juin.

Commençons par mettre tout de suite les choses au point : "God save the King" n'est pas "légalement" l'hymne national du Royaume-UniUni. Ce chant est utilisé en Grande-Bretagne par tradition, mais n'a jamais été fait hymne national, ni par une loi du Parlement, ni par proclamation royale. Selon le site du gouvernement britannique (texte datant d'avant 2022, d'où la précision apportée dans l'avant dernière phrase) : "God Save The King" was a patriotic song first publicly performed in London in 1745, which came to be known as the National Anthem at the beginning of the nineteenth century. There is no authorised version of the National Anthem as the words are a matter of tradition. The words used today are those sung in 1745, substituting "Queen" for "King" where appropriate. On official occasions, only the first verse is usually sung.

22 juin 1911, couronnement de George V

Ce chant patriotique, d'auteur et de compositeur inconnus, a été joué pour la première fois à Londres (Angleterre) en 1745. La première édition définitive de l'air actuel est apparue en 1744 dans Thesaurus Musicus. Auteur et compositeur inconnus ? Il y a bien quelques pistes... En fait, plusieurs versions s'affrontent.

Plusieurs airs analogues plus anciens ont été trouvés dans un manuscrit de 1619 attribué au Dr John Bull, organiste de la Chapelle royale pendant le règne de Jacques Ier. Dans le même cahier, on trouve un chant intitulé "God Save the King", mais la musique en est différente. Les Écossais soutiennent que la pièce est inspirée d'un vieux cantique de 1611 intitulé "Remember O thou Man" ou encore de "Franklyn is fled away", de 1669. On l'a aussi rapproché d'une oeuvre de 1696 de Purcell. D'autres sources l'attribuent à Arne, le compositeur du "Rule Britannia".

La version la plus crédible, semble être celle de "l'emprunt" à un air de Lully. L'histoire de cet air est amusante : Louis XIV avait subi une délicate opération à la fesse et s'en était fort bien remis. La supérieure de l'Ecole des Demoiselles de Saint-Cyr écrivit un poème pour remercier Dieu d'avoir ainsi permis cette royale guérison. Le texte plut au roi qui demanda à Lully de le mettre en musique. Et c'est ainsi qu'à chaque visite du roi à l'institution fondée par Madame de Maintenon, les jeunes pensionnaires chantaient cette mélodie. Dans "Souvenir", la Marquise de Créquy évoque cette origine française de l'hymne, entendu à Saint-Cyr : « …une sorte de motet, ou plutôt de cantique national et glorieux, dont les paroles étaient de Mme de Brinon et la musique du fameux Lully. En voici les paroles que je me suis procurées long-temps après : Grand Dieu, sauvez le Roi ! Grand Dieu, vengez le Roi ! Vive le Roi ! Qu'à jamais glorieux, Louis victorieux Voye ses ennemis Toujours soumis ! Grand Dieu, sauvez le Roi ! Grand Dieu, vengez le Roi ! Vive le Roi ! Pour peu que vous en eussiez de la curiosité, vous n'auriez pas de peine à vous en procurer la musique, attendu qu'un Allemand, nommé Handel, s'en est emparé pendant son voyage à Paris, qu'il en a fait hommage au Roi Georges de Hanovre moyennant finance, et que MM. les Anglais ont fini par l'adopter et le produire ouvertement un de leurs airs nationaux ».

Cette version est confirmée dans les mémoires manuscrites de la Duchesse de Perthe : « Lorsque le Roy Très-Chrétien entrait dans la chapelle, tout le choeur desdites Demoiselles y chantoient à chaque fois les parolles suyvantes, et sur un très-bel ayr du sieur de Lully [qui était italien] » suit le texte, identique à celui ci-dessus. Relatant la vente de ces mémoires, le journal "La Mode" du 25 juillet 1851 précise que : « La tradition de Saint-Cyr portait que le compositeur Handel, pendant sa visite à la supérieure de cette maison royale, avait demandé et obtenu la permission de copier l'air et les paroles de cette invocation gallicane, qu'il aurait ensuite offerte au Roi Georges Ier comme étant de sa composition. » Une déclaration, signée par trois religieuses de Saint-Cyr, confirme cette thèse.

Traduit en de nombreuses langues, ce chant a longtemps été un hymne au souverain local. Cela a été le cas en France, bien sûr, mais également en Prusse, au Danemark, en Russie...

La mélodie est également celle de "Oben am jungen Rhein", l'hymne du Liechtenstein et a été celle de "O monts indépendants", l'hymne suisse jusqu'au début des années 60 (le 1er avril 1981 "le cantique suisse" est devenu définitivement l'hymne de la Confédération après avoirs été utilisé officieusement à partir de 1961, puis à titre provisoire à compter de 1965).

En France, en concert, c'est souvent la version de "La Marseillaise" de Berlioz qui est jouée. De même, au Royaume-Uni, il existe également une version due à un grand compositeur du “God save the Queen". En fait, William Walton a réalisé trois arrangements : le premier, pour orchestre, a été joué pour la première fois le 8 juin 1953 au Royal Opera House (sous la direction de Sir John Pritchard) lors d'une représentation de gala à l'occasion du couronnement d'Elizabeth II, le deuxième (toujours pour orchestre) a été créé le 18 octobre 1955 sous la direction d'Herbert von Karajan et le troisième, pour orchestre et chœurs cette fois, à l'occasion du concert donné pour le quatre-vingtième anniversaire de Walton, le 29 mars 1982 (bien que composé en 1961).

L'arrangement de Sir William Walton

Le texte original

God save our gracious King Long live our noble King, God save the King: Send him victorious, Happy and glorious, Long to reign over us: God save the King.

O Lord, our God, arise, Scatter thine enemies, And make them fall: Confound their politics, Frustrate their knavish tricks, On thee our hopes we fix: God save us all.

Thy choicest gifts in store, On him be pleased to pour; Long may he reign: May he defend our laws, And ever give us cause To sing with heart and voice God save the King.

Au Canada

Le "Dieu protège la Reine" n'a pas de statut légal au Canada, même s'il est considéré comme l'hymne royal devant être joué en présence d'un membre de la Famille royale ou comme partie du salut accordé au gouverneur général et aux lieutenants-gouverneurs.

Dieu protège la reine
De sa main souveraine !
Vive la reine !
Qu'un règne glorieux,
Long et victorieux
Rende son peuple heureux.
Vive la reine !

(source : Patrimoine canadien)

La version bilingue du "God save the Queen" utilisée au Canada jusqu'en 2022.

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