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  le blog bertysblog

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Incompétent et bavard !

1 Janvier 2011, 13:07pm

Publié par Berty

Erreur fatale… Voulant regarder le concert du Nouvel An, j’ai mis France 2 ! Erreur, car à chaque que cela m’arrive,  l’énervement prend le pas sur le plaisir, l’incompétence, ou le manque de préparation, des commentateurs apparaissant de manière flagrante. Il est loin le temps des Léon Zitrone, préparant soigneusement leurs prestations et ne laissant rien au hasard.

Première intervention et premier exemple, lorsque le commentateur présentant Franz Welser-Möst, directeur musical de l’opéra de Vienne (et donc de l’orchestre de cet opéra) affirme que le musiciens de l’orchestre philharmonique de Vienne sont “pratiquement les mêmes que ceux de l’opéra“. Ce n’est certes pas une totale contre-vérité, à un léger détail près : ce ne sont pas pratiquement les mêmes car ils en font tous, et obligatoirement, partie ! C’est même l’une des conditions pour faire partie de cet orchestre.
L’orchestre philharmonique de Vienne a, en effet, un mode de fonctionnement original, associatif et autogéré.
C’est Otto Nicolai, de nos jours surtout connu pour son opéra “Les joyeuses commères de Windsor“, alors premier chef de l’opéra de Vienne, qui fonde en 1842 “l’Académie philharmonique“ avec des musiciens de l’opéra qui prennent toutes leurs décisions par vote de tous les membres. Au départ de Nicolai, en 1847, l’orchestre cesse ses activités pour les reprendre en 1860 avec la création des “concerts philharmoniques“. L’orchestre n’a pas de chef attitré. Jusqu’en 1933, ses membres choisissaient chaque année un chef pour diriger les concerts d’abonnement. Cette pratique a été abandonnée, mais ce sont toujours les musiciens qui votent pour désigner les chefs qui les dirigeront lors des différents concerts ou tournées. Et bien entendu, ce sont eux qui choisissent les chefs qui les dirigent lors des deux grands concerts-évènement de l’année, le “Sommernachtskonzert“ donné en été au château de  Schönbrunn et le concert du Nouvel An.

Pour pouvoir postuler à l’orchestre philharmonique de Vienne, un musicien doit faire partie depuis au moins trois an de l’orchestre de l’opéra de Vienne. Et pour être pleinement titulaire, et donc prendre part aux décisions et aux votes, une seconde période de deux ans est nécessaire.
Alors que la plupart des grands orchestres s’internationalise et que leur sonorité s’uniformise, les effectifs de l’orchestre philharmonique de Vienne restent majoritairement autrichiens et il a conservé un son très personnel que les amateurs identifient rapidement. Ceci s’explique par l’utilisation d’instruments spécifiques dont, pour certains, la pratique n’est enseignée qu’au conservatoire de Vienne : les clarinettes et les bassons ont un système de doigté particulier (et une anche spéciale pour les bassons), les trompettes, trombones et tubas ont un système de valves différents, les timbales utilisent toujours des peaux de chèvre naturelles… Quant au hautbois viennois et au cor viennois, ils sont fondamentalement différents des instruments utilisés généralement.
Dernière caractéristique, que les viennois partagent avec leurs collègues du Philharmonique de Berlin, par attachement à une certaine tradition l’orchestre ne s’est ouvert que tardivement aux femmes (en 1997). Paradoxalement, c’est cette tradition qui va accélérer la féminisation de l’orchestre dans les prochaines années : la classe de hautbois de conservatoire de Vienne (la seule à enseigner la pratique du hautbois viennois) est, aujourd’hui, ulta-majoritairement féminine.

Y a-t-il eu d’autres approximations lors de la présentation du concert ? Je l’ignore, j’ai vite changé de chaîne et opté pour la ZDF allemande qui conserve le commentaire autrichien original (l’accent de la présentatrice ne trompe pas !) beaucoup plus sobre et précis ! Cela change agréablement de l'incompétence et des bavardages inutiles de nos présentateurs nationaux qui, décidemment ne sont pas à l'aise dans le domaine culturel. Remercions néanmoins France 2 de nous avoir épargné ce sommet d'incompétence qu'est Christophe Hondelatte, qui nous consterne chaque année en présentant les retransmissions lyriques des festivals d'été !

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