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  le blog bertysblog

Révélation

6 Octobre 2007, 16:18pm

Publié par Berty

Début septembre, se sont tenues à Nancy les Master Classes de José Cura. Une occasion rare d’entendre en France cet immense artiste, chanteur de très grande classe, comédien exceptionnel et, on l’oublie parfois, excellent chef d’orchestre (il a été Premier Chef Invité de la Sinfonia Varsovia de 2001 à 2004 et a dirigé Madama Butterfly au Wiener Staatsoper en 2006) !

Mais, à cette occasion, la star s’est effacée au profit de celles et ceux qui ont suivis ses master classes. Et le concert final aura permis au public de découvrir le ténor français Avi Klemberg, une véritable révélation (il chantera cette saison à l’Opéra National du Rhin). José Cura ne s’y est pas trompé en lançant au public : “C’est lui qui va me voler mon travail, bientôt. Heureusement que mes contrats sont déjà signés !“. Ecoutez bien le début : depuis son pupitre de direction, c'est José Cura qui va lancer la réplique… du baryton !



Mais revenons-en à José Cura.
Extrait d’un compte rendu : “On avait pu, jusqu’ici, apprécier l’art de la direction de José Cura, non pas asservi aux chanteurs, comme on a pu le reprocher à certains chefs, mais servant le chanteur comme le compositeur. Avec cette magistrale ouverture, on avait la mesure du chef-d’orchestre d’opéra, renouant avec une tradition de plus en plus lointaine, tant la mode est aujourd’hui de diriger vite, croyant que précipiter “fait“ dramatique. On aboutit souvent à une interprétation sèche, cassante, vide de poésie et brûlant les ailes à la Musique. José Cura, pour sa part, laisse “respirer“ l’orchestre (et Dieu sait combien Verdi a besoin de respirer : on parle bien, pour l’accompagnement de ses airs, de halètement verdien)… Quant au crescendo martial, souvent carré ou tonitruant, on l’entendait étonnamment posé, à la manière d’un Franco Capuana, souple et chaleureux à la Gianandrea Gavazzeni. Bref, tel Fernando Previtali, José Cura faisait vibrer l’ouverture tout entière, avec un sens théâtral dont Francesco Molinari Pradelli avait le secret.“ Il dirige ici le London Symphony Orchestra dans cette ouverture des Vêpres Siciliennes de Verdi.



Un récital de José Cura est toujours un événement, nous sommes loin du chanteur figé devant l’orchestre. Ceux qui ont l’habitude des récitals connaissent ce rite immuable : le soliste entre, l’air compassé, suivi du chef. Il salue le public, échange de regards avec le chef… Pendant les premières mesures, le chanteur regarde soit le sol, soit le plafond… Concentration !
Rien de tel avec José Cura, il soigne ses entrées… Et occupe tout l’espace !




Et comme on ne l’entend plus en France, il reste toujours la possibilité d’aller à Zurich (il y a le TGV Est, maintenant) où il se produit régulièrement : il y chantera Turandot et le Cid en Janvier et Février.

Le site officiel de Jose Cura
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