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A propos du physique

12 Janvier 2008, 11:58am

Publié par Berty

Combattons les idées reçues : non, les chanteurs d’opéras ne sont pas petits et bedonnants, les chanteuses ne ressemblent pas à la Castafiore.

Prenons un exemple au hasard (!), le baryton néo-zélandais Teddy Tahu Rhodes, ci-contre dans le rôle de Don Giovanni.
Franchement, est-ce là un physique que l’on associe spontanément à un chanteur d’opéra ?

Et pourtant, il n’est pas le seul… Dans le passé, il y eut Franco Corelli, plus près de nous Thomas Hampson, dans la jeune génération Sébastien Guèze… Et les exemples sont nombreux.
Mais que serait le physique sans la voix ? Et celle-ci passe un peu trop souvent au second plan en ce moment.

La dictature des metteurs en scène venus du théâtre et qui oublient que l'opéra c'est avant tout des voix, n'a rien arrangé. Et je ne parle pas des chanteurs sur-médiatisés qui ne tiendraient pas cinq minutes face à un vrai public d'opéra. Ni de ceux qui abordent des rôles beaucoup trop lourds pour leur voix, simplement parce qu'ils semblent correspondre à l'image que les metteurs en scène se font du personnage.

Heureusement, cette tendance tend à s'inverser.

Du côté des chanteuses, il y a bien longtemps que choses ont commencé à changer. D’accord, il y a encore des exceptions, mais aujourd’hui nous atteignons les sommets du ridicule lorsque une cantratrice, Deborah Voigt, voit son contrat rompu parce que son physique n’est pas en adéquation avec le personnage !

Mais l’humour peut tout sauver ! Ainsi, Michèle Lagrange n’a-t-elle pas hésité, il y a quelques années à personnifier la célèbre cantatrice d’Hergé. Devant une telle voix, il ne reste qu’à rendre les armes. J’ai eu le plaisir de la voir plusieurs fois sur scène (une superbe Norma, entre autres) : son talent fait vite oublier son physique. La voici dans le redoutable (et redouté) air “Esprits de l’air“ du rare Esclarmonde de Massenet.

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