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  le blog bertysblog

Débuts…

11 Août 2007, 20:55pm

Publié par Berty

Parmi les amateurs d’art lyrique que je connais, beaucoup choisissent les spectacles auxquels ils assistent en fonction de la distribution : ils ne se déplacent que pour des chanteurs connus.

Pourtant, ces chanteurs-là, à leurs débuts, étaient de parfaits inconnus. Mais leurs qualités étaient souvent déjà bien affirmées. Je ne compte plus le nombre de chanteuses et chanteurs, aujourd’hui célèbres, que j’ai vu et entendu au début de leur carrière : Jennifer Larmore, Karita Mattila, Janice Baird… sont les premiers noms qui me viennent à l’esprit. Le plus souvent, l’amateur de belles voix à conscience d’avoir assisté à la révélation d’un grand talent, mais encore faut-il que ce talent ne soit pas gâché par la fréquentation de rôles inadéquats ou trop lourds.

L’exemple le plus frappant est celui d’une jeune chanteuse “locale“.

Après un été 88, particulièrement fourni, la rentrée s’annonçait tout aussi chargée : “Die Soldaten“ de Zimmermann, la création mondiale de “La Marche de Radetzky“ de René Koering à Strasbourg, “Capriccio“ que j’ai évoqué dans un article précédent à Bayreuth, “Palestrina“ de Pfitzner à Nuremberg et enfin “Il Barbiere di Siviglia“ avec Jennifer Larmore et Gabriel Bacquier à Strasbourg en l’espace d’un mois. Mais il n’y avait pas que l’opéra : à Bayreuth il y eut encore un concert du Bayerisches Staatsorchester dirigé par Wolfgang Sawallisch, au cours du quel fut donnée en première audition public la 2ème symphonie de Richard Wagner en présence de Wolfgang Wagner, le petit-fils du compositeur et, quelques jours plus tard, à Colmar la “Messa di Gloria“ de Puccini.

Ce dernier concert était le concert annuel traditionnel de la chorale de la cathédrale associée à celle de la cathédrale de Freiburg et accompagné par l’Orchestre Philharmonique de Freiburg. A priori rien d’exceptionnel, même si ces concerts sont toujours d’excellente qualité. Les solistes sont en général des chanteurs locaux, de bons professionnels certes, mais là encore rien d’exceptionnel. Aussi n’ai-je pas particulièrement porté attention sur le moment à leurs noms. Je connaissais l’une des chanteuses, professeur au conservatoire de Colmar et membre des Arts Florissants, les autres m’étaient inconnus. J’avais néanmoins remarqué une jeune chanteuse qui avait une voix superbe et, renseignements pris, il s’agissait d’une jeune chanteuse mulhousienne (elle venait de fêter ses 26 ans), qui avait fait ses études musicales à Strasbourg et à laquelle un bel avenir semblait promis.

J’ai cette manie de tenir un journal de toutes les représentations auxquelles j’assiste. Aussi, quand deux ans plus tard, j’y reportais soigneusement la distribution du “Boris Godounov“ vu la veille, je remarquai que l’interprète du rôle de Xénia, qui faisait ce soir-là ces débuts sur scène (j’avais assisté à la première) n’était autre que cette jeune chanteuse que j’avais remarqué dans la “Messa di Gloria“.
Depuis ce 22 avril 90 qui marquait ses débuts, Mireille Delunsch a fait un superbe parcours.

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